Par Dre Isabelle Mallette, chiropraticienne DC, membre du CCSSq
Pour une 2e saison d’affilée, une équipe de chiropraticiens vous accompagne dans vos compétitions de la Coupe du Québec. En effet, le Conseil Chiropratique des Sciences du Sport du Québec (CCSSq) est partenaire de la Fédération de Triathlon du Québec afin d’offrir des soins musculo-squelettiques aux athlètes.
Dans le cadre de cette collaboration, nous vous proposons des chroniques au sujet de la prévention et le traitement des blessures en triathlon.
Chronique 2 : Comment réagir à l’apparition d’une blessure?
La menace d’une blessure plane toujours au-dessus d’un athlète qui s’entraîne pour améliorer sa performance. À l’entraînement on veut s’approcher le plus possible du point de sur-entraînement afin de stimuler un changement physiologique sans toutefois atteindre le point de blessure des tissus. Malheureusement, la plupart des athlètes vont atteindre le stade de blessure à un moment ou à un autre.
Dans la chronique 1, nous avions révisé les statistiques concernant les blessures associées à la pratique du triathlon. Les blessures sont courantes chez les triathlètes. De fait, la littérature scientifique rapporte que 50 à 75% des athlètes vont présenter une blessure au cours des 6 mois d’entraînement précédent la saison de compétition. Elles sont en majorité aux membres inférieurs et sont, pour la plupart, liées à la sur-utilisation..
Avez-vous déjà expérimenté une blessure dans votre pratique du triathlon?
De façon générale, il y a 2 catégories de blessures: aigues ou traumatiques VS cumulatives ou de sur-utilisation
Les blessures aigues ou traumatiques (moins fréquentes) se produisent lorsqu’un tissu (muscle, tendon, ligament, os, cartilage, nerf, fascia, ect.) est soumis à une force soudaine qui va causer un mouvement innapproprié ou trop important (traumatisme, chute ou autres). Les blessures aigues les plus communes chez les coureurs sont : des déchirures musculaires, des claquages des ischio-jambiers ou des quadriceps, des entorses des chevilles.
La plupart des blessures sont classées comme étant cumulatives ou de sur-utilisation. Cela se produit lorsqu’une force répétitive va faire céder ou va irriter un tissu. Des exemples de lésions cumulatives incluent : « shin splint » ou périostites, tendinite du tendon d’achille, syndrome de la bandelette iliotibiale, fracture de stress….Plusieurs facteurs sont soupçonnés dans le développement de ces blessures : des problèmes avec les chaussures, des erreurs d’entraînement (mauvaises techniques, programme de réchauffement et de conditionnement inadéquat, périodes de repos insuffisantes, ect.), des facteurs environnementaux (terrain, altitude, température, qualité de l’air, ect.), des anormalités anatomiques (problèmes biomécaniques structuraux ou fonctionnels, manque de flexibilité, instabilité articulaire, ect.).
Si certaines blessures sont inévitables, d’autres peuvent toutefois être prévenues. Je vous encourage aussi à questionner vos entraîneurs et professionnels de la santé de même qu’à faire quelques recherches personnelles. Regardons ensemble quelques conseils pratiques.
Première règle à suivre : la douleur est un signal.
La douleur, c’est le moyen dont dispose votre corps pour vous signaler que quelque chose ne va pas. N’ignorez pas ce message. Agissez avant que votre corps ne vous envoie un signal d’alarme plus pressant.
Les douleurs et les inconforts sont des signaux que l’on doit savoir décoder. Lorsque l’on apprend à s’entraîner, on doit être capable de faire la différence entre ressentir une douleur et ressentir l’intensité ou à la fatigue liée à l’effort physique.
On observe que la pratique de certains sports d’endurance comme le triathlon et la course à pied connaissent actuellement une grande augmentation dans la population chez des gens à la recherche d’une façon de garder la forme. De manière générale, cette clientèle avec une expérience d’athlète limitée, est plus susceptible de ne pas reconnaître les signaux de douleur étant donné sa connaissance embryonnaire des principes physiologiques qui guident l’entraînement ainsi que des aspects technico-tactiques des disciplines pratiquées.
Conséquemment, lorsqu’on a un doute sérieux face à l’apparition d’un inconfort, vaut mieux en faire moins et prendre le temps d’examiner la situation!
Deuxième règle à suivre : Ne laissez pas une petite douleur en devenir UNE GROSSE!
Lorsqu’un athlète ressent un inconfort (une raideur, une irritation) pendant ou après l’entraînement et que cela ne s’estompe pas en 24 heures en appliquant le protocole PRICE*, on lui recommande de prendre un jour de repos. Durant ce repos, il est possible de modifier l’activité d’entraînement sans imposer une cessation complète de l’activité physique. Par exemple, en entraînant une partie du corps qui n’est pas touchée par la blessure. Si, deux jours plus tard, on ressent encore le malaise, nous suggérons de consulter un professionnel de la santé qui a une bonne expertise sur le diagnostic et le traitement des blessures relatives au sport pratiqué.
* PRICE est l’acronyme anglophone utilisé pour retenir la séquence à appliquer :
P = PROTECTION
R = REST / REPOS
I = ICE / GLACE
C =COMPRESSION
E = ELEVATION / ÉLÉVATION
Dans la prochaine chronique, nous détaillerons davantage ces concepts.
Cette année encore, les chiropraticiens et chiropraticiennes que vous allez rencontrer sur le circuit vous offrent bénévolement des traitements musculo-squelettiques, de vous référer vers des ressources de votre région et de répondre aux questions des athlètes et des entraîneurs (avant ou après votre épreuve).
Je vous invite à aller à leur rencontre!