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Je veux être un “Ironman”

En marge de la sortie du documentaire Je veux être un Ironman, nous vous présentons une entrevue de l’équipe qui a mené à bout de bras de projet depuis le début : Anne-Marie Gareau et Steve Lynch. De l’idée originale au montage en passant par le tournage, les entrevues, la réalisation, ce duo a véritablement tout fait. Anne-Marie et Steve sont d’ailleurs, dans la vraie vie, des professionnels des médias. Ils publient notamment un magazine électronique sur la course à pied, 10-21-42km.

Rappelons que le film Je veux être un Ironman, qui dure 46 minutes,  raconte l’histoire de 6 personnes qui se sont lancées dans l’aventure du triathlon longue distance pour le 70.3 et l’Ironman de Tremblant de 2012. Des gens ordinaires qui accomplissent un défi sportif extraordinaire. En entrevue, ils nous parlent de leur périple et des défis auxquels ils font face. Les participants sont Jacques Aubin, Karine Champagne, Amélie Fournier, Rémi Godbout, Patrick Mahony et Pierre Thiffault.

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Triathlon Québec : Comment l’idée d’un tel projet vous est-elle venue?

Anne-Marie Gareau : J’étais inscrite à un groupe (Les Nomades Facebook) qui faisait de la course à pied au Mont-Royal les samedis matins et j’ai rencontré l’entraîneur et athlète Pierre Thiffault qui m’a parlé de ses expériences de triathlon et d’Ironman. À l’origine, l’idée du documentaire  était de suivre Pierre Thiffautlt jusqu’à son Ironman de Lake Placid et peut-être jusqu’à Kona. Puis Pierre m’a présenté Jacques, Amélie et Rémi. L’idée de faire un film sur le sujet nous a vraiment séduits.

Steve Lynch : Au début, le projet se voulait vraiment scientifique, on voulait parler des techniques d’entraînement, expliquer les muscles de l’athlète, la propulsion des jambes, l’alimentation, comment ça marchait et tranquillement ça s’est élargi alors qu’on rencontrait de nouveaux triathlètes. Nous connaissions aussi Karine Champagne de TVA et on se disait que ça pouvait aussi être un projet intéressant pour TVA. La première journée de tournage était le 5 janvier 2012. Comme j’expliquais, au début, ce projet se voulait vraiment scientifique, mais Anne Marie a voulu faire un documentaire plus humain puis on a décidé que le documentaire se ferait par lui-même  lors des tournages et des entrevues. Et comme vous pouvez le constater, c’est vraiment devenu un documentaire à caractère humain. On a parlé aux gens et surtout on a appris à les connaître, dans de si belles histoires qui n’ont pas été faciles, mais qui sont tellement enrichissantes.

TQ : Qu’est-ce que vous avez appris en suivant ces athlètes?

AMG : Je les ai d’abord admirés car ils réalisaient un rêve que je chérissais secrètement. J’ai appris que le corps s’adaptait aux entraînements, qu’il fallait faire des choix de vie, qu’il fallait désirer ce titre plus que tout. Que le mental y jouait un rôle clé, que l’on en venait à aimer souffrir et que la couleur du temps n’avait plus d’importance. Que de s’entraîner toute l’année devenait normal. Et que de faire pipi en roulant nous faisait sauver de précieuses minutes. (rires!)

SL : Jacques Aubin et moi avions un lien, côté poids et j’en suis maintenant à l’étape où Jacques a commencé. Rémi est un homme d’affaire prospère, mari et père de 3 enfants qui réussit à concilier travail/famille. À force de les écouter et de les voir, on réalise que c’est possible de s’entraîner pour une telle épreuve tout en ayant une vie familiale. C’est une source qui permet de se motiver. Quelque part ils m’ont peut-être sauvé la vie, ces personnes-là. En bout de ligne, c’est vrai que chacun de ces athlètes m’ont réellement inspiré. Je me suis inscrit au triathlon sprint de Montréal et c’est ma carotte pour continuer à m’entraîner, pour me motiver! Au départ , il n’y a vraiment pas si longtemps, je pesais 330 livres, mais j’en ai déjà perdu plus de 50.  Être inscrit à une course, c’est vraiment ma motivation pour pouvoir continuer. Je m’entraîne 4 jours par semaine, entre 1h et 2h30 par jour. Par exemple, aujourd’hui je suis allé monter le Mont-Royal en course à pied, j’ai  ensuite fait deux fois les escaliers du Mont-Royal puis j’ai nagé 750m au Centre Sportif Claude-Robillard!

TQ   Pourquoi avez-vous choisi le triathlon et pas un autre sport!?

AMG :  J’ai toujours été sportive. À 8 ans dans le cadre des Jeannettes j’ai gagnée la troisième place de la course d’endurance. Je voulais une médaille…j’ai gagnée des dominos, mais j’ai eu la piqûre de la course à pied. Puis dans les années 80, j’ai fait beaucoup de courses du circuit Courons les Laurentides. En 1984 à l’âge de 17 ans (presque 18!) j’ai fait le marathon international de Montréal. Puis en 2004, j’ai réalisé que ça faisait 20 ans que j’avais fait le marathon. Entre-temps j’avais essayé volleyball, le canot-camping, le kayak de rivière, le vélo-tourisme, le hiking, le ski de fond, la raquette et quelques autres sports, mais la course, le vélo et la nage restaient des inconditionnels. Cette année j’ai simplement combiné 3 de mes sports préférés.

SL : Déjà il y a deux sports que j’adore; la natation (je me sens comme un poisson dans l’eau) et le vélo ( j’en ai toujours fait).  Mais pour moi, la course à pied c’est un mal nécessaire. Je déteste courir, mais les gains que je fais en course sont tellement prolifiques pour ma santé, c’est hallucinant! Mon frère fait beaucoup vélo, mais on était surtout une famille de joueurs de hockey. Je suis né avec des patins aux pieds! (rires). J’ai joué jusqu’à l’âge de 25 ans et j’ai ensuite arrêté le hockey pour me consacrer à ma carrière professionnelle. Je suis donc devenu un sportif de salon! On dirait que le triathlon est venu tout naturellement me remettre sur le bon chemin.

TQ : Après avoir vu le documentaire, on peut être porté à penser que pour se préparer à un Ironman, il faut beaucoup souffrir. Pardon de poser une question qui peut paraître idiote, mais est-ce que les athlètes que vous avez suivis sont heureux de souffrir malgré tout?

SL : As-tu vu des gens malheureux dans la vidéo? Ces gens ont tous le sourire dans le visage, ils sont heureux et souriants. Moi ces gens-là m’ont inspiré à vouloir bouger. Je ne suis pas un athlète, loin de là… Mais oui il faut faire des sacrifices pour atteindre nos objectifs et vous avez sûrement remarqué, mais ils ont tout le sourire dans le visage, c’est ça dont il faut se rappeler.

AMG : Ils n’ont pas tous réussi leur épreuve, mais ils ont tous un nouveau rêve en tête. Boston pour certains, les championnats nationaux de triathlon pour d’autres ou simplement vouloir maintenant faire un meilleur temps sur le prochain 70.3. Quel que soit leur rêve, ils ont en eux une persévérance, une confiance en la vie et en leur capacité et une détermination contagieuse et je leur souhaite bonne route.

TQ : Anne-Marie, Steve, un ÉNORME merci pour votre temps et votre travail de passionnés. Nous sommes convaincus que votre film va inspirer beaucoup de gens. Votre travail est admirable et c’est un don qui n’a pas de prix que vous faites à la communauté. MERCI et au plaisir de vous croiser dans l’eau ou sur une piste!

 

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