Séverine Bouchez, étudiante en ergothéraphie à l’Université Laval, a participé la semaine dernière aux championnats du monde groupe d’âge à Chicago sur distance sprint et olympique avec l’objectif de rééditer ses exploits de la saison précédente. En 2014, elle avait gagné l’or au sprint, l’argent à l’aquathlon et le bronze sur la distance olympique. Ennuyée par des blessures au courant de l’été, l’athlète de St-Ambroise-de-Kildare, dans Lanaudière, est revenue en force au moment opportun et a gagné ses deux épreuves. Voici son récit de compétition!
Le triathlon sprint: la possibilité de défendre mon titre de championne du monde
Étonnement, je n’étais pas vraiment stressée pour cette course. Je savais que mon niveau de forme était bon et que j’arriverais à donner tout ce que j’avais, même à la course à pied. À la nage, le départ a été difficile et je me suis retrouvée coincée au milieu d’un pack. 3 filles se sont échappées en avant. J’ai essayé de les rejoindre, mais je n’ai pas réussis. Je suis tout de même sortie 6e de l’eau, 1min derrière les meneuses, j’étais très contente. Je savais que j’avais toutes mes chances de les rejoindre au vélo. En effet, grâce à une transition efficace et un départ de vélo rapide, en moins d’un kilomètre j’étais en tête. Avec 3 tours de vélo à faire, comportant 2 u-turns chaque, je pouvais souvent voir mes concurrentes. Une américaine m’a suivi tout au long de la portion de vélo (en étant à certains moments pas très légale côté drafting, qui n’est pas permis dans les courses groupe d’âge). Nous sommes toutes deux arrivées presqu’en même temps pour la deuxième transition, mais encore une fois j’ai réussis à être efficace et j’ai pris 20 secondes d’avance. Malgré la chaleur intense et le peu de points d’eau, j’ai su maintenir un bon rythme à la course et ainsi, creuser cet écart et terminer avec une confortable avance de presque 2 minutes.
Comme chaque catégorie d’âge partait a des heures différentes, je ne savais pas où je me situais par rapport aux autres catégories d’âges. J’ai appris plus tard dans la journée que j’étais 1er toutes femmes confondues. C’était vraiment la cerise sur le gâteau.
La bonne nouvelle est que je me sens en pleine forme, déjà prête à faire une autre course dans 2 jours. Il faudra juste que je fasse attention a une ampoule qui pourrait me déranger durant le 10km qui m’attend.
Le triathlon olympique: deux fois plus long, donc deux fois plus de plaisir
Bien que le 10km de course à pied m’inquiète un peu, j’ai confiance en mon niveau de forme à la nage et au vélo pour compenser. Le matin de la course, il faisait froid et il y avait des rafales de vent à 30km/h. Vous pouvez imaginez les vagues sur le lac Michigan. Heureusement, juste avant mon départ le vent s’est calmé et les vagues étaient moins intenses. Encore une fois, j’ai pu constater que mes départs ne sont pas assez rapides et pendant les premiers 300-400m, je me suis fait bousculer de tous côtés. Par la suite, cela a été beaucoup mieux et j’ai pu me positionner plus à l’avant pack. Je pensais à ce moment-là que j’étais dans le 2ème pack, mais à ma grande surprise en sortant de l’eau, on me dit que je suis 9ème. J’arrive à en dépasser quelques unes dans la transition et au début du vélo, mais je ne sais pas très bien combien. Le circuit de vélo était très compliqué, avec une bonne partie souterraine avec plein de virages et de u-turns. Comme on ne pouvait faire le circuit avant, c’était une surprise à chaque virage pour ce qui venait après. Lorsque je complète mon premier 20km, mes précieux supporters me disent que la 1ère est à 10secondes devant moi. Bien que j’ai les jambes lourdes, j’arrive à la dépasser et à garder la position de tête. À la transition, je fais une erreur de débutante, je me trompe de place dans la transition, en ayant en tête mon numéro du sprint. Je perds de précieuses secondes à retrouver mes souliers. Heureusement, la 2ème n’est pas encore arrivée et je commence la course à pied en tête. Les 5 premiers kilomètres vont très bien et j’apprend que la 2ème est à 30 secondes. Les 5 derniers kilomètres ont été plus difficiles, avec mon ampoule qui me fait terriblement mal et mes jambes qui fatiguent, mais je reste concentrée et tente d’oublier la douleur. À environ 3km de la fin, je me fais dépasser par une américaine. Je tente de m’accrocher, mais mes jambes n’y arrivent pas. Je passe donc le fil d’arrivée, très contente de ma performance, mais pas certaine si l’américaine qui m’a dépassée avait un tour de retard ou non. J’apprend plus tard qu’elle avait passé le fil d’arrivée, mais qu’il lui manquait un tour donc elle a du retourner finir sa course. Quel soulagement! Je suis donc championne du monde, avec encore une fois presque 2minutes d’avance sur la deuxième.
Il n’y a pas de mots pour décrire la joie que je ressens en ce moment. Après une saison semée d’embûches, mes efforts sont enfin récompensés en pouvant montrer mes vraies capacités. Je tiens à remercier tout ceux qui m’ont supporté tout au long de la saison, particulièrement Totem Management Sportif et mon entraîneur Stéphane.
Mon dernier défi de la saison est une course à Puerto Rico dans 3 semaines (11 octobre). Le niveau y sera relevé et j’espère enfin pourvoir faire une course élite qui me permettra de me situer par rapport aux autres concurrentes.
Témoignage tiré de Totem Management. https://www.totemmanagement.com/
Pour les résultats de l’olympique, cliquez ici. Pour les résultats du sprint, cliquez ici. Félicitations pour tes deux titres Séverine !