À Magog, si vous croisez un peloton de six personnes à la piste cyclable, à la piscine ou encore sillonnant les rues, au trot, il peut s’agir fortement de la famille Le Bolloch. Il s’avère qu’Yves, Maria et leurs quatre enfants, Matthew, Vanessa, Stéphanie et Owen, âgés entre quinze et neuf ans, ont tous la même passion : le triathlon.
C’est le père de famille, Yves, qui a initié le bal. Il y a environ huit ans, il a osé remplir son inscription pour le Triathlon de Magog et son enthousiasme face à son expérience a influencé l’aîné de la famille, Matthew, à faire de même quelques années plus tard. Au fil des ans, un enfant de plus embarquait dans l’aventure du triathlon. Maria Kalhok, la mère de cette belle équipe, se rappelle l’été où son plus jeune, Owen, a franchi lui aussi la ligne d’arrivée, du haut de ses cinq ans. Pendant ces années, où elle a vu ses quatre enfants et son mari s’initier à la compétition, Maria agissait davantage à titre d’accompagnatrice et de supportrice dans les courses. Toutefois, l’an passé, son mari a pris la relève pour lui laisser la chance, à elle aussi, de participer à une course.
« J’aime la distance du triathlon sprint, j’aime la vitesse. J’envisage peut-être de participer à un triathlon olympique, mais en même temps, cela exige un entraînement plus long, ce qui est plus difficile à gérer avec les enfants » raconte-t-elle. Les Le Bolloch réussissent toutefois à être actifs à longueur d’année. Minimalement, la famille se rend à la piscine trois fois par semaine et l’hiver, la cadence augmente. « Le printemps, c’est difficile pour les enfants. La saison des compétitions arrive en même temps que les examens de fin d’année. L’école passe avant le sport. On leur fait réaliser que même si on réduit nos entraînements au printemps, on ne perd pas tout ce qu’on a acquis à l’hiver. » Les enfants n’ont pas beaucoup de temps libres, à ne rien faire. « Par chance, ils aiment les entraîments ! Après l’école, on mange et on va s’entraîner. Ils ont ensuite deux heures pour compléter leurs devoirs et c’est déjà l’heure du dodo », explique la mère active.
Les parents des deux filles et des deux garçons apprécient qu’à travers le sport, chaque membre se supporte. « On passe du temps de qualité, on est tous ensemble. Ça crée un esprit d’équipe, certes, mais un esprit de famille d’équipe. » De plus, chaque membre de la famille a un sport qu’il aime plus qu’un autre. « Par exemple, Vanessa, ma fille de 13 ans, adore nager, mais elle aime moins la course. Owen, lui, préfère de loin le vélo à la natation. Chacun s’encourage dans ses forces et ses faiblesses. Il y a beaucoup de variété dans le triathlon. On ne se tanne jamais. »
Des compromis à faire
Les Le Bolloch n’ont pas d’autres choix que de voyager avec une remorque, identifiée avec des graphiques de triathlons, permettant d’accrocher les six vélos à l’intérieur. « Mon fils colle les dossards de chacune des courses auxquelles il a participé. Au total, on a pris part à plus de 80 triathlons. »
Il est évident qu’il y a des choix à faire. « Si je laissais aller mon fils de 15 ans, on participerait à toutes les courses inimaginables », lance en riant Maria. En raison du coût des courses, les déplacements et l’horaire de travail, la famille doit se diviser les triathlons. Dimanche passé, à Joliette, c’est le père qui a participé au Challenge Antoine-Manseau, accompagné des trois enfants plus vieux. Dans les courses plus petites, comme ce sera le cas à Drummondville, la maman y ira avec sa marmaille complète. « Oui, on doit faire des choix. Il a fallu expliquer à notre fille Stephanie qu’elle ne pouvait pas avoir un vélo de course comme ses amis pour le moment. Il faudra attendre le bon moment pour changer, puisque chacun donne son vélo au plus jeune lorsqu’il n’est plus de la bonne taille. »
Certes, les parents ont appris à leurs enfants que le côté compétitif est important pour leur permettre de surpasser leurs limites, mais que chaque triathlon est différent, et qu’il faut avant tout avoir du plaisir. Ainsi, les enfants sont conscients qu’il y a des bonnes, comme des mauvaises journées, et qu’il faut accepter que parfois, le chronomètre final n’est pas celui espéré.
Les Le Bolloch, à surveiller à la Coupe du Québec
« C’est un défi en soi de terminer le parcours et le sentiment de fierté qui suit est indescriptible » répond Maria, quand on lui demande quel est son argument infaillible pour convaincre les familles de s’embarquer dans le triathlon.
Cet été, on risque de croiser le clan Le Bolloch à chacune des étapes de la Coupe du Québec. Ils seront facilement identifiables, avec leur nom de famille inscrit au dos de leurs vêtements de course. N’hésitez pas à les saluer et à les encourager !
Par Mariane Lajoie