Champion de triathlon à… 85 ans!
Cette année, la Fédération de Triathlon du Québec a dû créer une nouvelle tranche d’âge dans son réseau de compétition, soit la catégorie 85-89 ans. Le québécois Sidney Ingerman, qui aura 85 ans en novembre prochain, est effectivement l’athlète québécois le plus âgé à faire du triathlon. Ancien professeur d’économie à l’Université McGill, Sidney a commencé à faire du triathlon à l’âge de 65 ans, l’année de sa retraite. Deux ans plus tard, il faisait sa première compétition et il est devenu en 2011 à Beijing en Chine champion du monde de sa tranche d’âge (80-84 ans)!
Voici l’entrevue d’un personnage exemplaire qui a fructueusement incorporé le triathlon dans son régime santé et longévité.
TQ – Bonjour Sidney. Vous êtes né le 8 novembre 1928, vous allez donc avoir 85 ans cette année et vous êtes l’athlète québécois le plus âgé à faire du triathlon. Le Triathlon est apparu à la fin des années 70 alors que vous abordiez la cinquantaine : quand avez-vous commencé le triathlon?
SID – J’ai commencé à faire des compétitions de triathlon à 67 ans. Avant, dans les années 60, à 36 ans pour être plus précis, je suis devenu maître-nageur, et encore avant, j’avais déjà été sauveteur. Mis à part la natation, à cette époque je faisais un peu de ski alpin, de ski de fond et de planche à voile, mais toujours en mode « participatif ». J’ai commencé le triathlon à ma retraite, à l’âge de 65 ans, alors que j’avais plus de temps. Je n’avais jamais couru ni fait de vélo en compétition et j’avais envie d’essayer ce nouveau sport d’enchaînement. J’ai pris environ deux ans à m’entraîner avant ma première compétition et c’est en juillet 1996 à Drummondville que j’ai fait ma première course. Cette course a été un peu compliquée pour moi, surtout au niveau des transitions. Après la nage, j’ai pris mon vélo mais j’ai oublié mes chaussure de vélo, j’ai donc dû rebrousser chemin à la sortie de transition pour aller mettre mes chaussures. J’imagine que j’étais trop excité… Au niveau des résultats, j’étais souvent premier dans mon groupe d’âge mais pas toujours car à cette époque le groupe le plus vieux était 65 ans et plus. Cependant, il est vrai qu’avec les années, j’étais la plupart du temps le premier parce qu’il n’y avait personne d’autre dans mon groupe d’âge. C’est avant tout une compétition contre moi-même.
TQ – Qu’est-ce qui vous a amené incorporer le triathlon dans votre style de vie?
SID – Le sport a toujours fait partie de mon style de vie et avec la retraite j’ai eu davantage de temps pour pouvoir ajouter le vélo et la course à pied à mes entraînements afin de pouvoir faire des compétitions en triathlon. Je m’entraîne cinq jours sur sept. En hiver, je fais deux heures de natation par semaine, trois heures de « spinning » et deux heures et demie de course à pied. Au printemps et à l’été, je fais autant de natation, une demi-heure de plus de course à pied et je transferts le « spinning » au vélo avec des sorties entre amis.
TQ – Qu’en est-il de votre famille?
SID – Une fois, presque toute ma famille s’est retrouvée au triathlon de Valleyfield, nous étions 10 à participer, enfants et petits enfant confondus! Aussi, ma fille la plus jeune, Paula, m’a précédé en tant que triathlète et elle participe encore à des courses au Québec. Elle s’est d’ailleurs inscrite au 70.3 de Tremblant qui aura lieu le 23 juin 2013. Nous sommes aussi tous les deux devenus membres du club de course à pied Boréal en 1996 et je le suis encore aujourd’hui!
TQ – Pour beaucoup de gens, le triathlon apparaît comme un sport difficile et inaccessible, pourtant vous avez commencé à le pratiquer à l’âge de la retraite et vous l’avez incorporé dans votre style de vie. De plus, vous l’utilisez comme un outil pour vous maintenir fort et en santé. Quel message aimeriez-vous passer aux plus jeunes (c’est-à-dire presque tous ceux qui nous lisent en ce moment)?
SID – En 2012, j’ai été incommodé par quelques blessures à l’aine et j’ai seulement participé à un triathlon de distance sprint (à Verdun) et deux courses à pieds de 5 km. Mon objectif en 2013 est de rester suffisamment fort et en santé pour participer à un triathlon sprint dans ma nouvelle catégorie d’âge (85-89 ans). Le conseil que je peux donner, c’est que c’est normal d’avoir des blessures de temps en temps, mais c’est très important de ne pas avoir peur, il faut être prudent mais il faut surtout continuer, persévérer. Aussi, mes petits filles et fils ont tous essayé le triathlon et je pense que c’est une très bonne chose, socialement, et c’est aussi un sport qui permet de faire du « cross training » (entraînement complémentaire). Je trouve que c’est une excellente combinaison de disciplines, en opposition avec un sport unique : il y a moins de problèmes avec les accidents et blessures.
TQ – Pour terminer, voici une question que nous nous posons tous : quel est le secret de votre longévité?
SID – Eh bien je crois que j’ai hérité des gènes de ma mère, j’ai un style de vie équilibré et j’ai plusieurs bons amis. C’est ça ma recette!
TQ – Merci Sidney et bonne saison 2013! Nous serons là pour t’encourager.
Monsieur Ingerman vous êtes uns inspiration pour nous tous. Je vous lève mon chapeau.